Journal de bord #8 : L'installation.
Enfin !
Cette quasi-année sans journal de bord était en vérité liée à une occupation très débordante. Celle de mon installation définitive en tant que maraîcher !
Vous l'aurez peut-être deviné, mais les légumes de Guillaume sont devenus la ferme des équinoxes.
Me voilà "responsable d'exploitation" maraîchère depuis maintenant six mois. Et c'est avec grand plaisir que je vais vous conter tout ce chemin.
Mais avant tout : Merci ! Merci à tous ceux qui ont partagé ma bouteille à la mer, mon article de blog qui appelait à l'aide pour trouver du foncier. Car c'est grâce à lui et à vos partages que le pied a été mis à l'étrier et qu'aujourd'hui je m'installe sur de jolies parcelles, dans un endroit idéal. Merci encore et bravo pour cet élan de générosité.
Le nerf de la guerre : Le foncier.
Voilà un an maintenant, je visitais de magnifiques parcelles à Listrac, loin des vignes et bordées de bois de feuillus, en compagnie d'une personne de la SAFER, grâce à laquelle j'ai pu être mis en contact avec leur propriétaire. Il ne s'est fallu que de quelques mois pour ainsi signer un bail de fermage sur 4 hectares et acquérir 1 hectare de plus sur lequel je pouvais construire un bâtiment agricole, faire installer une arrivée électrique, et faire creuser un forage. Le plus dur était fait. Et bien fait !
Nous arrivions à la fin de l'hiver 2018, et mon activité et mes récoltes sur l'espace-test s'étaient amenuisées à causes d'inondations fortuites. Il était temps de terminer ma période sur le site de Moulis et de passer le flambeau à une nouvelle venue : Gaëlle (le paradis verdoyant).
De toute façon, si je n'avais pas trouvé le foncier, j'aurais dû apprendre l'aquaculture sur l'espace-test...
Il était temps de me consacrer au deuxième jalon :
Le chemin de croix du parcours Jeune Agriculteur.
Une fois le foncier verrouillé, on rentre dans la partie administrative. En premier lieu, et parce que c'était très intéressant dans mon cas, j'ai décidé de faire un parcours installation Jeune Agriculteur (JA) qui octroie une dotation à l'installation. Celle-ci est là pour promouvoir l'installation de nouveaux acteurs agricoles en France. Oui l'agriculture est en perte de vitesse et n'attire plus personne, d'où l'existence de cette aide pour pousser les jeunes à s'installer dans ces métiers.
Ce parcours et cette installation aura nécessité la collaboration de nombreux autres organismes, et surtout permis la création d'un prévisionnel pour cette future entreprise. Prévisionnel sur 5 ans, que je me dois de suivre pour satisfaire aux conditions d'obtention de la dotation mais aussi un gage de confiance pour un crédit bancaire.
Difficile de passer outre un crédit au vu de l'investissement nécessaire pour une production à échelle de viabilité. C'est non moins de trois serre de 500 m² qu'il me faut, ainsi qu'un réseau d'irrigation en bonne et due forme, sans oublier un bâtiment agricole où stocker les légumes et le matériel. Puis du petit matériel pour le tracteur, une clôture contre les ravageurs à deux ou quatre pattes, et tellement d'autres frais inattendus.
Le passage par des subvention départementales et régionales est quasi indispensable et bienvenu ! Là aussi, beaucoup de dossiers, de papiers, de justificatifs... Et autant mettre sa phobie administrative de coté quelques mois pour se faciliter le travail qui suivra !
J'ai également fait une campagne financement participatif via miimosa pour que des gens puissent m'aider dans le financement du forage en échange de contre-partie diverses. Je les en remercie sincèrement, et je n'oublie pas les quelques contre-parties qui n'ont pas encore pu être récuperées, elles viendront à la nouvelle belle saison !
L'installation sur les parcelles.
Je l'avais déjà dit précédemment, l'organisation est une pierre angulaire du maraîcher, mais durant une installation comme la mienne, c'était carrément la colonne vertébrale. J'ai quasiment tout fait par mes propres moyens : montage des serres, création et installation du réseau d'irrigation, premiers travail du sol... Et tout cela représente des chantiers devant être extrêmement organisés, dans le temps et en terme de coup de main. J'en profite d'ailleurs pour remercier tous les amis, proches et voisins qui ont su mettre la main à la patte de près ou de loin. Vous étiez une quinzaine en tout, éparpillés plus ou moins dans le calendrier, et avez grandement contribué à la création du lieu !
Le coup de feu de départ a eu lieu fin Mai. L'idée était d'arriver à planter mes premiers légumes d'été fin Juin. Ils furent plantés début Juillet, dans une première serre juste bâchée et blanchie. Ils ne furent arrosés que deux semaines plus tard, lorsque le raccordement électrique a été effectué, non sans une attende de longue haleine. Le réseau d'arrosage était déjà installé et profondément enterré.
En septembre, les pieds de tomates touchaient le plafond de la serre. Mission accomplie !
Entre temps la seconde serre était elle aussi montée et bâchée afin d'y planter les légumes d'automne.
Fin Novembre, il me reste une serre entière à monter, et l’entièreté de la clôture. Puis je pourrais respirer un peu.
Et les légumes ?
En effet, revenons à nos fondamentaux :
Les paniers ont repris dès Septembre, une vingtaine par semaine. J'aurais aimé faire plus mais j'ai commencé très tard dans la saison, m'empêchant ainsi les productions de pommes de terre, courges, poireaux et oignons suffisantes pour aller au delà de vingt paniers et tenir l'hiver et la fin du printemps en légumes de garde. Par contre dès le mois de Mai et le retour des jours longs, je vais pouvoir ouvrir une quinzaine de contrats de paniers au minimum (pour les interressés, c'est ici).
Fenouils, radis et navets sur fond de bonne humeur.
Le sol des parcelles est un sable assez riche en matière organique, facile à travailler et plutôt bon. Les premières cultures ont malheureusement été décevantes, à cause des trop gros résidus de pelons encore présents dans le sol. Mais tout porte à croire qu'une fois ce trop-plein de matières organiques digeré par le sol, les cultures se plaisent énormément !
Remerciements sincères aux contributeurs miimosaa :
Christine MINVIELLE
Catherine RICHARD
Lucas BURNEL
Christian BURNEL
Titirimatai NORDMAN
Isabelle DZUGAN
Marie BONNEFIS
Mathieu BAYARD
Elodie PELLETAN
Patrice MOREAUD
Eric TOUSSAINT
Hafid BENSOUSSI
Alexia LABONNE
Florent ROUFENCHE
Melissa PEYRUSEIGT
Vinz GOUZY
Benchaouch
Pascale LAFON
Grégory BESNARD
Gilles HUTZLER
Gregory BROSSE
Pierre CLINQUART
Marie Charlotte COURTOT
Nicole RENAULT
Sandra DESMOULIN
Hélène Boubbes
Alexandre et Josette GAULT